10 ans après la mort de l’abbé Pierre, ses compagnons luttent aussi sur le web

Tout comme l’abbé Pierre s’était servi de la radio dans les années 1950 pour interpeller l’opinion publique, ses successeurs ont bien compris qu’il fallait investir le web. Et le font même de manière pionnière.

Comme d’autres associations caritatives et ONG, les héritiers de l’abbé Pierre n’ont pas manqué le virage numérique. En 2011 par exemple, la Fondation abbé Pierre a lancé des coffres-forts numériques. Partant du constat que les personnes à la rue peuvent perdre ou se faire voler leurs affaires, notamment leur pièce d’identité ou des papiers administratifs, la Fondation a créé avec ses partenaires un système permettant de numériser et stocker en ligne.

Elle a aussi coproduit des web-documentaires, mêlant le son et les photos et spécialement conçus pour le web, comme « À l’abri de rien », qui raconte des histoires de mal-logés.

Continuer la lutte contre l’exclusion en ligne

Pour les 10 ans de la mort de l’abbé Pierre, Emmaüs a lui mis en ligne le site oncontinue.fr, un slogan décliné sur Twitter. Mais l’initiative la plus plus innovante est sans doute la création d’une boutique en ligne solidaire.

La presse a souvent parlé d’un concurrent pour le Bon coin et autre Amazon. Mais pour Emmaüs, il s’agit de disposer d’une nouvelle source de revenus, car l’abbé Pierre et ses compagnons ont toujours voulu vivre de leur travail, et non de la charité ou de l’aumône.

Les articles mis en vente proviennent bien sûr des 350 communautés composées de travailleurs en réinsertion qui collectent, réparent et remettent en état toute sorte d’objet, y compris les plus insolites. Une fois commandé, on peut soit se faire livrer, soit aller le retirer dans la boutique où il se trouve. Un don est aussi suggéré au moment du paiement.

Contrairement à une vision un peu simpliste selon moi de certains journalistes, Emmaüs ne fait donc pas concurrence aux géants de la vente en ligne, car leur modèle économique se veut social et solidaire.

L’investissement pour monter ce site est estimé à 500 000 euros. Une somme importante mais qui permettra peut-être d’augmenter la visibilité et de poursuivre le combat de l’abbé Pierre.

billet tiré de ma chronique radio, les bonnes ondes du web, dans l’émission les bonnes ondes sur RCF, vendredi 20 janvier 2017.

Laisser un commentaire